• NE REPRENEZ, DAMES, SI J'AI AIME

     

    Maison de Louise LABE 28 de la rue Paufique à Lyon - Photo MariGil

     

    Ne reprenez, Dames, si j'ai aimé,
    Si j'ai senti mille torches ardentes,
    Mille travaux, mille douleurs mordantes,
    Si en pleurant j'ai mon temps consumé,

    Las ! que mon nom n'en soit par vous blâmé.
    Si j'ai failli, les peines sont présentes.
    N'aigrissez point leurs pointes violentes ;
    Mais estimez qu'Amour, à point nommé,

    Sans votre ardeur d'un Vulcan excuser,
    Sans la beauté d'Adonis accuser,
    Pourra, s'il veut, plus vous rendre amoureuses

    En ayant moins que moi d'occasion,
    Et plus d'étrange et forte passion.
    Et gardez-vous d'être plus malheureuses.

     

    Louise LABE dite la Belle Cordière (1525-1566)


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